Le Moucharabieh est un dispositif de ventilation naturelle forcée fréquemment utilisé dans l’architecture traditionnelle des pays arabes. Richement décoré, il permet de voir sans être vu, ou plutôt vue. Car les femmes nobles étaient cloîtrées derrière les fenêtres à moucharabieh des ksar, spectatrices passives des ruelles animées des villes.
Morena Safar (Maroc/France) et Coppelius (France) ont choisi deux contes traditionnels marocains ayant un personnage féminin comme figure centrale. Le premier conte s’intitule la plus belle femme du monde : la femme du roi Moussa est au cœur de cette histoire et pourtant elle est invisible, enfermée derrière les fenêtres du palais et n’existant que par son apparence physique. La deuxième histoire La fille du Muezzin raconte comment une femme peut vaincre un sultan « lettré et qui a lu le Coran » grâce à son intelligence et à son courage.
Une porte de ksar est le théâtre de ces histoires racontées en ombres dans les décors et via les marionnettes (dispositif de théâtre d’ombres et marionnettes réalistes de 1 mètre) réalisées par Coppelius.
La musique vivante est prégnante dans ce spectacle : Julien Lebon (Oud, darbouka, neil) en a composé la bande originale en s’inspirant des makam orientaux. Morena Safar danse des danses traditionnelles orientales et bédouines avec des petites cymbales de doigts ghawazee.
Les contes :
la plus belle femme du monde :
Durée : 25 minutes.
Distribution :
Le Vieux poète : Marionnette ( manipulation Grégory)
Le Roi Moussa : Marionnette ( manipulation Morena)
La Reine : Morena
Accompagnement musical : Oud, Darbouka ( Julien)
Résumé : « les remparts de Tafraout résonnent des derniers tumultes du marché. Un vieux joueur de Oud chante les louanges de celle qui occupe les jours et les nuits du roi. Pourtant dans ses notes une discordance surgit, comme un doute : La Reine, recluse dans le ksar depuis de nombreuses années est-elle aussi belle que le prétend sa légende ? Le vieux poète devra prendre le risque de se brûler les yeux à l’orgueil du souverain pour chanter la vérité »
Dans cette histoire la Reine est réduite à sa condition de « belle femme » et de « joyau de la couronne ». Nous avons choisi le merveilleux afin de rendre compte de cet état sans charger ce conte qui s’inscrit dans une tradition orale.
La fille du Muezzin :
Durée : 25 minutes
Distribution :
Le Muezzin, les 6 sœurs, le chat génie, le fils du Sultan : Ombres ( conte, manipulation, voix Coppelius)
Warda : Morena en ombres ( danse et comédie)
Accompagnement musical : violon, neil, darbouka ( Julien)
Résumé : « Un Muezzin père de 7 filles part une année entière en pèlerinage à la Mecque et confie la clef de la maison à Warda, la plus jeune et la plus sage de ses filles en lui sommant de n’ouvrir à personne. Afin de les occuper en son absence, il leur confie 7 pots de basilic à arroser chaque jour afin que les plants prospèrent à son retour. Malheureusement, le fils du Sultan réussi à entrer en séduisant les sœurs de Warda, qui vont jusqu’à enfermer cette dernière à la cave afin de la réduire au silence. Lorsque Warda sort de la cave, elle découvre les 6 plants de basilic de ses sœurs flétris, et avant le retour du Muezzin, ses sœurs auront mis au monde leurs 6 filles. Warda utilisera toute son intelligence et son espièglerie afin de se venger de cet homme. »
Dans ce conte Amazigh, la Femme est décrite d’un autre point de vue : c’est celle qui pense, qui réfléchit, qui résout des énigmes et déjoue les pièges des puissants. Nous avons traité cette histoire avec humour et avons mis en exergue les tournures d’esprit et les astuces de ces femmes qui doivent faire leur place dans un monde de domination masculine.
Ils nous ont fait confiance :
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